Agissez maintenant
Par des activités de renforcement de la capacité, ce projet crée une plus forte sensibilisation vis-à-vis de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), du Protocole facultatif (PF) et des mécanismes canadiens destinés à remédier à la discrimination subie par les personnes en situation de handicap. Lire la suite.
Inscrivez-vous à Cette Voix qui est la nôtre
Un bulletin du CCD.
Postes Canada et la livraison du courrier à domicile : le CCD témoigne devant le Comitê parlementaire
À cause de compressions budgétaires, Postes Canada envisage d’éradiquer son service de livraison à domicile, estimant que les boîtes postales communautaires suffiront à remplacer ce service quotidien. Faux ! Le CCD travaille avec le gouvernement et le service postal pour maintenir la livraison du courrier à domicile.
En septembre 2016, John Rae, 1er vice-président du Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), a comparu devant le Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires et s’est attaqué aux changements prévus dans l’optique des personnes en situation de handicap.
Dans sa déclaration, John a précisé que l’annulation ou la limitation du service postal à domicile toucherait plus de trois millions de Canadiens ayant des limitations fonctionnelles. Les boîtes communautaires posent de véritables défis aux personnes ayant des troubles de dextérité ou de mobilité (pour aller à la boîte postale) ainsi qu’aux personnes malvoyantes (pour trier et lire le courrier) et aux personnes malentendantes (qui peuvent avoir peur en entendant quelqu’un près d’elles ou dont le courrier peut être intercepté). Une boîte postale communautaire peut ne pas être accessible aux personnes en fauteuil roulant, notamment en hiver car elles ne peuvent compter sur le déneigement et la création d’un chemin jusqu’à la boîte).
John a affirmé que dépendre d’autrui pour la collecte du courrier est une violation du droit à la vie privée et peut engendrer des abus. Certaines lettres peuvent contenir des documents délicats, comme les factures et les relevés bancaires.
Le service de livraison à domicile est un service essentiel non seulement pour les personnes en situation de handicap mais pour toutes celles qui ne peuvent se déplacer. Les personnes à mobilité réduite, ou souffrant de douleurs chroniques ou malvoyantes n’accèdent pas facilement aux boîtes postales communautaires. En revanche, la livraison postale à domicile peut renforcer le sentiment d’autonomie et d’indépendance des personnes handicapées qui n’ont pas à dépendre d’autrui pour recevoir leur courrier.
John a également fait valoir que les facteurs peuvent apporter une aide inestimable aux personnes en situation de handicap ou aux personnes âgées, surtout lorsqu’ils constatent que le courrier s’empile. Ils sont parmi les premiers à soupçonner un problème chez un locataire ou un résident qui aurait besoin d’aide et serait dans l’incapacité de la demander ou d’y accéder. À cause de leur pauvreté, les personnes handicapées vivent souvent dans des quartiers peu sécuritaires et préfèrent certainement recevoir leur courrier à domicile plutôt que d’être obligées d’aller le chercher, risquant d’être agressées ou abusées.
Carlos Sosa a représenté la Manitoba League of Persons with Disabilities (MLPD) auprès du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Certes a-t-il déclaré, les communications et les transactions bancaires peuvent se faire en ligne. Mais nombreuses sont les personnes qui n’ont pas accès à Internet ni même à un ordinateur. Certaines ne peuvent pas se payer la technologie d’assistance leur permettant d’utiliser un ordinateur ou de naviguer sur l’Internet. Prétendre que tout le monde peut utiliser son téléphone, sa tablette ou son ordinateur et n’a donc pas besoin de livraison postale à domicile, c’est faire preuve de discrimination envers les personnes qui dépendent de ce service et n’ont pas d’autre choix pour accéder à leur courrier.
Carlos a ajouté que de nombreuses banques n’ont plus de succursales dans les petites communautés rurales. De nombreux ménages à faible revenu et des personnes en situation de handicap se retournent alors vers des agences de prêts pour encaisser leurs chèques. Ces agences imposent des frais excessifs que ne peuvent assumer de nombreux prestataires d’aide sociale ni des personnes en situation de handicap. Par conséquent, offrir un service postal qui inclurait une composante bancaire permettrait aux personnes ayant des limitations fonctionnelles ou aux prestataires de l’aide sociale d’obtenir leur argent (et leur courrier) sans avoir à payer les frais imposés par les agences de prêts. Le service bancaire postal faciliterait les transactions et permettrait aux personnes de gérer leur courrier et leurs besoins bancaires.
Réduire la livraison postale à domicile à deux ou trois par semaine n’est pas une solution appropriée. Ce modèle ne satisfera ni les entreprises ni les personnes en situation de handicap. Il est d’autre part injuste que les villes bénéficient de cinq ou six jours de service par semaine (à domicile) et que les régions rurales n’en aient qu’un ou deux. Les personnes ayant des limitations fonctionnelles seraient alors exposées à des risques inutiles ; or, elles ont droit à la même sécurité, la même confidentialité, la même aide nécessaire et le même service postal régulier que tous les autres citoyens.