Rien pour nous, sans nous: Notre principe sera aux Nations Unies pendant l'examen du bilan du Canada en droits de la personne

Par Steven Estey

L’histoire canadienne s’écrira aux Nations Unies les 3 et 4 avril 2017.  Pour la première fois,  le Comité des droits des personnes handicapées examinera l’application canadienne de l’OMPH. Pendant la session,  le Comité examinera les mémoires écrits et en discutera avec les représentants du gouvernement ainsi qu’avec les membres de la société civile.  Le Comité terminera   la session par des recommandations (appelées « Observations finales   » ou O.F.) afin de consolider l’application de la CDPH au Canada.   Depuis 2015, les organisations de personnes en situation de handicap collaborent pour transmettre au Comité des informations ancrées dans  le prisme des droits personnes handicapées.  Ce faisant, nous voulons élargir la portée des renseignements présentés par les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux du Canada.  J’ai remarqué que le Canada  tronquait la vérité dans ses affirmations, occultant quelquefois une partie de la situation réelle. C’est pourquoi, nous nous sommes acharnés à peindre un tableau beaucoup plus ressemblant de la vie d’une personne handicapée au Canada.

Tout comme il a instruit nos travaux pendant l’élaboration de la Convention, le principe « rien pour nous, sans nous », a guidé nos pas dans la rédaction du Rapport parallèle.  Par conséquent, la collectivité des personnes handicapées a collaboré avec le Comité pendant toute la procédure d’examen.  Elle lui a soumis des questions et des rapports.  Et maintenant, nous sommes en train de constituer une très forte délégation de la société civile, représentant une vaste gamme d’intérêts et d’opinions  qui, en avril,  discutera face à face avec le Comité.  Nous filtrerons à nouveau les informations  à travers le prisme des expériences vécues afin de clarifier les déclarations des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux relatives aux droits des personnes handicapées au Canada. 

Au moment de la rédaction de cet article, notre délégation regroupe :  : Kerri Joffe (ARCH Disability Law Centre), Randy Steffan (Société Alzheimer du Canada), Phyllis Fehr (Ontario Dementia Advisory Group), Neil Balanger (BC Aboriginal Network on Disability Society), Michael Bach (Association canadienne pour l’intégration communautaire), Frank Folino (Association des Sourds du Canada), Jewelles Smith (Conseil des Canadiens avec déficiences ), Maureen Haan (Conseil canadien de la réadaptation et du travail ), Michele Biss and Laura Catteri (Canada sans pauvreté), Kathleen Pye (Egale), Keiko Thomas and Meaghan Shevell (Université McGill ) et moi, en tant que coordonnateur.

Les dix-huit membres du Comité des droits des personnes handicapées sont des experts indépendants de la collectivité internationale des personnes handicapées.  Comme nous, ils sont individuellement passionnés par certains enjeux. Par le biais de la liste des points que le Comité a soumis au Canada et qui soulève plusieurs questions, nous avons donc une bonne idée des sujets que le Comité voudra approfondir.   La situation des autochtones handicapés par exemple en est l’un des plus apparents.  Nous avons la chance de compter parmi nous Neil Balanger, directeur général du BC Aboriginal Network on Disability Society qui expliquera au Comité  comment les réponses sociétales aux  facteurs intersectoriels handicap/statut autochtones altèrent  la jouissance des droits de la personne. Ces enjeux intersectoriels, au sujet des personnes autochtones des femmes, de la collectivité des  LGBT, ou des enfants handicapés entre autres, seront au centre de nos discussions.  Ce qui prouve nettement le pouvoir et le potentiel de la Convention de créer un tel forum de défenseurs aux compétences les plus diverses.

Pour encourager ces discussions, le CCD publiera, en tant que secrétaire de la procédure d’élaboration du rapport parallèle, toute une série de blogues destinés à sensibiliser les Canadiens sur la capacité qu’aura l’examen du Comité de réduire les obstacles et d’améliorer l’inclusion au Canada. Le CCD a encouragé les membres de la délégation à préciser leurs attentes vis-à-vis de leur collaboration avec le Comité des droits des personnes handicapées.  Ces blogues seront affichés sur le site Web au cours des prochains jours et ce, pendant la durée de l’examen du bilan du Canada.  N’hésitez pas à les lire et à les faire largement circuler.  Ils permettront de mieux comprendre comment l’apport du Comité et de notre délégation maximisera notre impact et, par ricochet, contribuera à faire avancer nos droits.

Suivez-nous sur Twitter pour mieux cerner notre travail auprès du Comité.  Pendant nos réunions, nous utiliserons les  mots-clic  #CRPD2017  et #DisabilityRightsAreHumanRights.