Cette Voix qui est la nôtre, octobre 2008

Les principales activités du Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) sont actualisées dans ce bulletin trimestriel:


Bâtir un Canada accessible et inclusif: un Plan national d'action pour les personnes handicapées

Conférence de Marie White
au 21ème Congrès mondial de RI
Ville de Québec 925 août 2008

Leadership fédéral

Si l'on examine le programme du gouvernement fédéral depuis les deux dernières années, on constate que «la politique sociale est une mal aimée». Et je l'affirmerai à tous ceux qui voudront bien l'entendre. Il semble que la vision gouvernementale que prône le Premier Ministre Harper se résume à «plus c'est petit, mieux c'est» et «moins il y en a, plus c'est bon». Très mauvaise nouvelle pour les Canadiens avec des déficiences qui se sont toujours fiés au leadership du gouvernement pour régler les préjudices traditionnellement exercés à leur égard.

Le plus paradoxal, c'est que nul ne conteste le fait que les Canadiens avec des déficiences sont toujours marginalisés, sont massivement au chômage, n'ont pas accès aux mesures de soutien nécessaires et, subissent un taux disproportionné de pauvreté. Nul ne conteste le fait que les Canadiens avec des déficiences sont quasi quotidiennement confrontés à des actes de discrimination. Nul ne conteste le fait que les femmes handicapées et les personnes handicapées appartenant à d'autres groupes marginalisés ou minoritaires se heurtent davantage à d'intimidants défis. Pourtant, aucun plan clair et précis visant à redresser les iniquités subies par les Canadiens avec des déficiences, n'a été instauré au niveau national ni d'ailleurs dans la plupart des provinces.

Le Canada est un pays riche, un pays fier de son système de santé, de son filet de sécurité sociale et de ses avancées dans le secteur des droits de la personne. Si certains groupes ont bénéficié de cette richesse et de cette prospérité, il est toujours difficile aujourd'hui de désigner une récente mesure susceptible de régler concrètement les désavantages des Canadiens avec des déficiences.

À l'unisson

Il y a une dizaine d'années, les Canadiennes et les Canadiens handicapés se sont mis à espérer lorsqu'ils ont vu le gouvernement fédéral entamer un processus qui s'est soldé par la publication du rapport À l'unisson. Dans ce rapport, le gouvernement précisait les pôles essentiels pour les personnes avec des déficiences: l'emploi, un revenu adéquat et les mesures de soutien liées aux limitations fonctionnelles. Adéquatement intégrés dans un plan national d'action, ces pôles maximiseraient une participation citoyenne sur les plans économique, politique, social et culturel et déclencheraient l'avènement d'un Canada accessible et inclusif.

Nous devons toujours utiliser ces deux concepts en même temps: accessibilité et inclusion. L'accessibilité ne suffit pas. Nous voulons aussi l'inclusion. Nous pouvons souvent arriver à la porte, participer à un programme, présenter notre point de vue. Mais sommes-nous vraiment inclus? Sommes-nous en mesure de faire ce que font nos amis, nos voisins et les membres de notre famille? Il est temps, je crois, de commencer à parler d'inclusion parce que c'est un principe universel indiquant précisément la place que nous voulons occuper. Et où voulons-nous être?

Le monde que nous voulons, c'est un monde où nous pouvons habiter où nous voulons, où nous pouvons aller à l'école du voisinage, où nous obtenons les carrières que vous voulons, des carrières basées sur nos compétences et nos capacités. Nous voulons avoir des aspirations. Nous voulons être égaux.

Le CCD avait espéré que À l'unisson agirait comme catalyseur, entraînant les gouvernements fédéral/provinciaux/territoriaux dans une réflexion stratégique qui donnerait naissance à un Plan d'action destiné à régler les questions des Canadiennes et des Canadiens handicapés. Mais, après une décennie, le CCD a nettement compris que les relations fédérales/provinciales/territoriales étaient fragiles, qu'elles se désagrégeaient sans cesse et qu'elles ne donneraient rien de très substantiel.

En fait, le gouvernement du Canada s'est à présent engagé à déposer une loi qui interdirait les dépenses fédérales dans les champs de compétence provinciale. La collaboration est terminée, c'est évident et le rôle du gouvernement fédéral s'est amenuisé.

Cette orientation est loin de satisfaire le CCD. Nous savons que les coûts économiques et sociaux de l'exclusion des personnes handicapées sont beaucoup trop élevés pour être ignorés.

Notre Plan national d'action

Puisqu'aucune tentative de collaboration ne s'est matérialisée ces dernières années au niveau gouvernemental, le CCD a invité des personnes handicapées, leurs familles, leurs groupes et organisations ainsi que d'autres groupes en quête d'égalité à élaborer un Plan national d'action, complet, pour les personnes avec des déficiences.

Pour être efficace, un Plan national d'action pour les personnes handicapées doit transcender l'approche traditionnelle, fragmentée et réactive que nous appliquons aux questions touchant les personnes handicapées. Il doit avec des projets intégrés à court et long termes et des mesures décisives, créer un environnement au sein duquel les personnes handicapées peuvent et doivent développer toutes leurs potentialités.

Ce plan est une feuille de route pour les décideurs, les politiciens et les Canadiens intéressés et doit les aider à instaurer une stratégie nationale visant à régler les questions cruciales, capitales et étroitement liées qui relèguent les personnes handicapées à la périphérie de la société.

Notre Plan national d'action doit focaliser quatre pôles majeurs pour le CCD et les Canadiens avec des déficiences, à savoir:

  • De nouvelles mesures pour accroître l'accès aux mesures de soutien liées aux limitations fonctionnelles.
  • De nouvelles mesures pour régler le problème de la pauvreté
  • De nouvelles mesures pour régler la question du chômage
  • De nouvelles mesures pour améliorer l'accès, l'inclusion et la pleine citoyenneté.

J'aimerais examiner brièvement chacun de ces éléments constitutifs:

Premièrement, des mesures de soutien liées aux limitations fonctionnelles, extrêmement cruciales pour les personnes handicapées tout au long de leur vie. Et depuis les dernières années, cet enjeu est devenu un point de ralliement et de combat pour les organisations de et pour personnes handicapées.

Sans de nouveaux investissements dans ces mesures de soutien, nous ne pouvons être inclus. Nous pouvons avoir des compétences; nous pouvons être des ingénieurs, des journalistes ou autre personnel média, des relationnistes. Mais sans les soutiens requis pour actualiser nos compétences et faire ce que nous avons à faire, nous ne pourrons profiter des possibilités offertes par notre pays. En d'autres mots, nous serons renvoyés sur le chemin de l'exclusion.

Un investissement adéquatement ciblé en mesures de soutien peut changer la vie des Canadiens avec des déficiences. Ils pourront enfin se prévaloir de programmes d'apprentissage et de garde des jeunes enfants, être scolarisés, obtenir un emploi, vivre dans une plus grande autonomie, prendre soin de leurs familles.

Pour la collectivité des personnes handicapées, l'obtention d'un tel investissement est devenue une priorité. C'est sur cette trame que doit s'élaborer un Plan d'action complet pour les personnes handicapées. La désinstitutionnalisation et l'éradication de la stigmatisation liées au handicap en sont des composantes essentielles. Dans aucun dictionnaire du monde, le mot institutionnalisation n'est synonyme de foyer sécuritaire et accueillant - et n'oublions jamais celles et ceux qui demeurent encore enfermés entre les murs de ces établissements.

Dans notre Plan national d'action, nous réclamons de nouvelles initiatives pour atténuer la pauvreté

La pauvreté est Canadiens handicapés est une honte nationale. L'incidence de la pauvreté est pratiquement deux fois plus élevée chez les Canadiens handicapés et leurs familles que chez les personnes non handicapées et elle est encore plus forte chez membres des Premières Nations et les autochtones handicapés. Les actuels systèmes de soutien du revenu sont loin d'être une panacée pour les personnes avec des déficiences. Dans notre pays prospère, un trop grand nombre de personnes handicapées vit une pauvreté abjecte.

Les systèmes actuels de soutien du revenu ne répondent pas aux besoins des Canadiennes et des Canadiens avec des déficiences. Le gouvernement du Canada doit s'engager à régler la question de pauvreté et à réformer les programmes de soutien du revenu destinés aux personnes handicapées. Il pourrait commencer par examiner l'incidence manifeste de l'interrelation des divers et nombreux programmes de soutien actuels sur la pauvreté des personnes handicapées, notamment l'aide sociale ou bien-être social, les assurances privées, la prestation invalidité du Régime de pensions du Canada.

Puisque les mesures de soutien relèvent relèvent principalement des gouvernements provinciaux, le CCD exhorte le gouvernement fédéral à maximiser son rôle dans le soutien du revenu et l'atténuation de la pauvreté, en dégageant des fonds provinciaux qui seraient réaffectés aux services de soutien.

En premier lieu, le gouvernement devrait garantir le remboursement du crédit d'impôt pour personnes handicapées afin que toutes et tous puissent s'en prévaloir et non pas uniquement les personnes engagées dans la force active. Il devrait ensuite s'assurer que les provinces et territoires ne récupèrent pas les nouvelles prestations fédérales chez les bénéficiaires de l'aide sociale.

La possibilité d'un revenu minimum garanti pour les personnes vivant dans la pauvreté, notamment les personnes handicapées, a fait l'objet de discussions. C'est l'exemple même d'une initiative qui, de prime abord, paraît être une panacée. Elle est méritoire, j'en conviens. Mais avec un tel programme ou mesure, nous devrons toujours veiller à ce que le plancher ne devienne pas un plafond au niveau du montant accordé et que les personnes handicapées ne soient pas piégées - pas tout à fait aussi pauvre qu'elles le sont actuellement - dans un programme qui ferait que les marginaliser.

Dans le domaine de l'emploi, le CCD demande que des cibles précises soient fixées pour les personnes handicapées dans les Ententes fédérales/provinciales/territoriales sur le développement du marché du travail, négociées avec les provinces. À l'heure actuelle, nous bénéficions d'un financement distinct qui, à quelques reprises, a été menacé de coupures. Mais il occulte carrément le besoins véritables des Canadiennes et des Canadiens handicapés en matière d'emploi et de formation.

Le CCD demande au gouvernement du Canada de devenir un employeur modèle dans ses pratiques d'embauche et dans ses mesures d'accommodement des besoins des personnes handicapées. Je veux voir des personnes handicapées à tous les niveaux de la fonction publique, et pas seulement des travailleurs de première ligne. Nous avons les compétences et les capacités requises pour occuper une vaste gamme de postes. Nous réclamons une nouvelle politique d'approvisionnement exigeant l'accessibilité des produits et ce, afin que les nouvelles technologies ne constituent pas un autre obstacle pour beaucoup d'entre nous.

Dans le vaste secteur de l'accessibilité, le CCD réclame :

  • des règlements d'accessibilité des transports réglementés par le fédéral pour remplacer les codes de pratique volontaire inefficaces.
  • la ratification de la Convention relative aux droits des personnes handicapées
  • a création d'un Bureau de normalisation de l'accessibilité – un centre d'excellence en accessibilité universelle.
  • le rétablissement d'un Comité parlementaire de la condition des personnes handicapées. Un comité de ce genre a existé pendant des années et a bien servi les personnes avec des déficiences. En effet, en tant que comité non partisan, il a nous a offert un lieu d'accueil.

En résumé

C'étaient les quatre pôles de notre Plan national d'action pour les personnes handicapées, plan qui enclenchera l'avènement d'un Canada accessible et inclusif.

Pour le CCD, le Canada est un pays où toutes les citoyennes et tous les citoyens peuvent vivre en toute dignité et avoir un accès égal aux biens et services; un pays où, quel que soit leur lieu de résidence, les citoyens bénéficient de services essentiels analogues. Dans ce Canada-là, le fait d'avoir une déficience n'implique pas que vous allez vivre dans la pauvreté et dépendre du soutien de votre famille et de vos amis.

La politique sociale ne peut rester une mal aimée au Canada. Selon le CCD, elle doit être au cœur des actions du gouvernement fédéral (en fait, de tous les gouvernements de la planète) afin que toutes et tous puissent profiter des avantages d'une égale citoyenneté.

J'affirmerai en terminant que nous avons atteint un point tournant dans notre évolution et ce, aussi bien sur la scène nationale que sur la scène internationale. Les mots ne suffisent plus. Les discussions ont assez duré. Il y a eu suffisamment d'études, suffisamment de promesses. À présent, il est temps d'agir. Les employeurs, les gouvernements, les fournisseurs de services publics et plus encore, la société, doivent commencer à penser et à réfléchir différemment.

Nous réclamons la parité pas la charité. Nous réclamons l'inclusion et non l'exclusion.

La CDPH est un cadre international. Il nous incombe, à chacun et à chacune d'entre nous, de collaborer dans nos pays et de donner suite à des solutions afin d'instaurer des politiques et des programmes sociaux novateurs qui amélioreront notre condition de personnes handicapées. Assurons-nous que nos vies et nos contributions soient valorisées. Dans un élan de solidarité, nous devons réclamer des mesures qui nous garantiront une société pour tous, l'accessibilité et l'inclusion tant désirées, le respect que nous exigeons et la citoyenneté que nous méritons de par notre existence même.


L'immigration et les personnes handicapées
Stephen Hawking n'a jamais pu avoir la citoyenneté Canadienne

Par Laurie Beachell, coordonnateur national du CCD

Alors que resurgit la question d'immigration, les Canadiens avec des déficiences réalisent que s'ils étaient nés ailleurs, ils n'auraient jamais pu devenir Canadiens à cause de leur déficience.

L'été passé, la famille Chapman, dont la demande d'immigration avait été acceptée en vertu du Programme des candidats de la Nouvelle Écosse, a vécu les affres des procédures appliquées aux familles avec enfant handicapé. Et si les renseignements fournis s'avèrent exacts, nonobstant une enquête approfondie de ce cas, les personnes handicapées pourront difficilement émigrer au Canada.

Les Chapman ont une fillette de neuf ans, handicapée. Ils sont venus au Canada à titre de visiteurs/touristes, sachant pertinemment qu'ils devraient en repartir afin de pouvoir soumettre leur demande d'immigration à l'extérieur du pays. On leur a tout d'abord déclaré qu'ils ne pourraient jamais entrer au pays à cause de leur enfant handicapée, puis qu'ils pourraient y rester mais pour une période limitée. Leurs passeports britanniques ont été saisis et, trente (30) jours après leur arrivée, ils ont été enjoints de quitter le pays et de retourner en Angleterre – parce que leur fillette était handicapée. L'affaire est bizarre. Le CCD ignorait totalement que la clause de fardeau excessif pouvait être appliquée à des visiteurs. L'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) aurait même dit à M. Chapman qu'à cause de sa déficience, sa fillette était frappée d'une «interdiction à vie» d'entrée au pays. Selon le CCD, la clause de «fardeau excessif» de la Loi sur l'immigration obsède tellement les services concernés que devant la demande d'immigration soumise et la déficience de la petite fille, ils ont enjoint la famille Chapman à quitter le pays fin juillet, où elle résidait en tant que visiteurs. Si les touristes handicapés ne peuvent plus entrer au Canada, alors la discrimination pour motif de déficience prend un nouvel envol. La plupart de ces visiteurs ont une assurance-santé couvrant les coûts des soins médicaux éventuellement requis. Le CCD restera en contact avec la famille Chapman afin de savoir ce qui transpire derrière leur demande de résidence permanente.

Historique du dossier

Le CCD a commencé à revendiquer une plus grande ouverture de la politique d'immigration visant les personnes handicapées, il y a plus d'un quart de siècle. Lors des élections fédérales de 1984, le CCD avait soulevé cette question dans son bulletin de vote-défi et avait demandé aux candidats d'inciter le «Canada à s'engager, auprès des Nations Unies, à accueillir cinquante réfugiés handicapés ou plus.» Le CCD avait également proposé de modifier la Loi sur l'immigration afin de la rendre conforme aux dispositions de la Charte et d'interdire toute discrimination pour motif de déficience.

En 1991, de concert avec le défunt Conseil canadien pour les droits des personnes handicapées, le CCD avait réclamé une refonte de la Loi sur l'immigration par une loi Omnibus. À l'époque, la Loi exigeait que les demandeurs de résidence permanente subissent un examen médical afin de détecter toute maladie, déficience, trouble ou détérioration de santé qui «constituerait vraisemblablement un danger pour la santé ou la sécurité publiques, ou dont l'admission «risquerait d'entraîner un fardeau excessif pour les services sociaux ou de santé.» Le facteur «déficience» fut éliminé suite à cette revendication mais la clause «fardeau excessif» fut conservée.

En l'an 2000, le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration exemptait les réfugiés au sens de la Convention, et leurs personnes à charge, de la clause de fardeau excessif. Il déclarait «Reconnaître qu'un réfugié d'outremer ait besoin de protection mais le déclarer inadmissible pour motif de fardeau excessif sur les services de santé est tout à fait incohérent.» De plus, a ajouté le ministère, «ces exemptions de clause de fardeau excessif ne devraient avoir qu'un faible impact financier sur les provinces et territoires.»

Le cas Chesters:

En 2001, le CCD avait demandé et obtenu la qualité d'intervenant dans l'affaire Angela Chesters entendue par la Cour fédérale. Angela Chesters, une Allemande en fauteuil roulant avait épousé en 1991 un citoyen canadien travaillant en Grande Bretagne. En 1994, M. Chester était rentré au pays suite à une promotion. La demande de résidence permanente soumise par Mme Chesters et parrainée par son mari avait été refusée pour motif de déficience, la sclérose en plaques. Mme Chester fut toutefois autorisée à entrer au Canada en tant que visiteuse puis obtint un permis ministériel temporaire afin de pouvoir vivre à Mississauga, Ontario avec son mari. Mais l'interdiction de résidence permanente demeurait. Mme Chesters soutint que la Loi sur l'immigration violait les garanties d'égalité de la Charte. Et son avocat ARCH, porta l'affaire devant la Cour fédérale. Le gouvernement fédéral tenta de régler la plainte en offrant à Mme Chesters le statut immédiat d'immigrant reçu. Mme Chesters déclina et continua à réclamer une refonte de la loi. Le gouvernement annonça en même temps que la Loi serait modifiée pour exempter les personnes demandant une résidence permanente au titre du regroupement familial, de la clause de fardeau excessif. Cette modification fut certes appliquée aux réfugiés mais jamais aux demandeurs de la catégorie regroupement familial. Après vainement tenté de faire modifier la Loi par des jugements judiciaires, Mme Chesters quitta le Canada pour accepter un poste d'enseignante en Allemagne. Son mari la suivit.

Le cas Hilewitz:

En l'an 2000, le Sud-Africain David Hilewitz tenta d'émigrer au Canada avec son fils Gavin ayant un léger trouble du comportement. Sa demande fut rejetée mais il contesta la clause de «fardeau excessif». La Cour suprême maintint la clause mais ordonna qu'elle ne soit pas utilisée pour justifier le rejet d'une demande d'immigration. Chaque cas doit être individuellement évalué afin de détecter tout «fardeau excessif» sur les services sociaux et de santé du Canada.

Les Canadiens handicapés réclament une réforme de la Loi sur l'immigration - les raisons:

  1. Le CCD soutient que, dans sa lettre et dans son application, la Loi sur l'immigration continue à exercer une distinction illicite à l'égard des personnes handicapées et n'est pas conforme aux garanties d'égalité de la Charte des droits et libertés.
  2. Le CCD soutient que la Loi sur l'immigration perpétue de traditionnels préjugés sur la valeur des personnes handicapées et sur le fardeau qu'elles imposeraient à la société.
  3. Le CCD soutient que la Loi actuelle dévalorise les Canadiens avec des déficiences et ne reconnaît nullement la contribution que les personnes handicapées et leurs familles peuvent et doivent apporter à la société canadienne.

Le CCD enjoint le gouvernement du Canada à entreprendre un examen de la clause de «fardeau excessif». Cet examen devrait une fois encore déterminer si cette clause est discriminatoire, dans sa lettre et dans son application.


Le Régime enregistré d'épargne-invalidité
Une nouvelle façon d'économiser pour l'avenir

Par Jack Styan
Planned Lifetime Advocay Network

En décembre 2008, les personnes handicapées auront accès à un nouveau mécanisme pour sécuriser leur avenir financier. Le gouvernement fédéral est en train d'instaurer un nouveau Régime enregistré d'épargne-invalidité (REEI) dont pourront se prévaloir sept cent mille (700 000) personnes handicapées.

Vous êtes admissible au REEI si:

  • vous êtes un résidant canadien
  • Vous possédez un numéro de sécurité sociale
  • Vous êtes admissible au crédit d'impôt pour personnes handicapées

Comme le REER et le REEE, le REEI vous permet d'économiser de l'argent et de le faire prospérer sans avoir à payer d'impôt tant que vous ne le retirez pas. De plus, le gouvernement fédéral contribuera à votre Régime en versant une Subvention canadienne pour l'épargne-invalidité lorsque vous ou votre famille cotiserez à votre Régime. Le montant de la subvention dépendra de votre revenu.

Si votre revenu est inférieur à 74 357 $, la subvention versée sera de trois (3) dollars pour chacun des cinq cents (500) premiers dollars cotisés et de deux (2) dollars pour chacun des mille (1000) dollars suivants. En d'autres mots, si vous avez cotisé 1 500 $, la subvention canadienne sera de 3 500 $.

Si votre revenu est supérieur à 74 357 $, la subvention versée sera de un dollar pour chaque dollar cotisé, jusqu'à un maximum de mille (1000) dollars.

La subvention maximale sera de 3 500 $ par an et vous pourriez recevoir jusqu'à 70 000 $ dans votre vie.

Vous pouvez cotiser à votre Régime, tout comme peuvent le faire des personnes de votre connaissance, notamment des parents, des grands-parents, des tantes, des oncles, des frères, des sœurs ou même des amis. Il est important de noter qu'aucun cotisant n'obtiendra une déduction fiscale – toutefois, une subvention canadienne vous sera versée dans votre Régime.

Si votre revenu est inférieur à 20 833 $, le gouvernement fédéral contribuera jusqu'à 1000 $/an pendant vingt (20) ans maximum en Bons canadiens pour l'épargne-invalidité. Si votre revenu annuel varie entre 20 833 $ et 37 178 $, vous n'aurez droit qu'à un montant partiel du Bon. Mais surtout, le plus important, c'est que vous n'avez pas besoin de cotiser pour recevoir le Bon.

Votre «revenu familial net, rajusté», c'est-à-dire votre revenu combiné à celui de votre conjoint(e), moins les déductions, sera le revenu utilisé pour le calcul. Il sera déterminé par l'impôt sur le revenu que vous aurez payé l'an passé. Assurez-vous donc d'avoir rempli votre déclaration d'impôt pour l'année 2007 (et les années subséquentes par la suite).

La question des retraits votre Régime est un peu plus compliquée. Vous avez deux possibilités: les paiements d'aide à l'invalidité et les pensions (rentes) viagères d'aide à l'invalidité.

Si vous faites un retrait, quel qu'il soit, dans les dix ans suivant le versement fédéral de la dernière Subvention ou du dernier Bon, vous devrez payer un montant équivalent au total des Subventions et des Bons que vous aurez reçus au cours de ces dix dernières années. Si vous ne voulez pas payer de pénalité, attendez donc dix ans après avoir reçu la dernière Subvention (ou le dernier Bon).

Si, à votre décès, votre Régime est encore approvisionné, les fonds restants seront distribués selon votre testament.

Selon votre province de résidence, votre Régime peut affecter vos prestations-invalidité provinciales. En C.B. ou à Terre-Neuve, votre Régime est considéré comme un actif exempté: les retraits que vous vous pourrez faire en toute liberté n'affecteront pas vos prestations d'aide au revenu. Mais les autres gouvernements provinciaux n'ont pas encore adopté de règlements qui permettraient aux personnes handicapées prestataires de l'aide sociale d'utiliser librement les fonds de leur Régime.

Comment fonctionne le Régime? Supposons que vous soyez un étudiant de 19 ans, avec un revenu annuel inférieur à 21 000 $. Vous en parlez à votre famille qui accepte de vous aider à cotiser au Régime. Vous décidez alors de verser 1 500 $ par an pendant vingt ans, pour un total de 30 000 $. Vous recevrez une Subvention annuelle de 3 500 $ pendant vingt ans (soit 70 000 $) et un Bon de 1 000 $/an pendant vingt ans (soit 20 000 $).

Si vous pouvez attendre dix ans après le versement de la dernière subvention ou du dernier bon, vous ne payerez pas de pénalité. Vous aurez alors 49 ans et vous aurez plus de 350 000 $ dans votre Régime. À partir de votre 49ème année, vous recevrez 10 000 $ par an. Ces paiements augmenteront chaque année et si vous vivez jusqu'à 83 ans, vous recevrez plus de 60 000 $ par an. Au total, au cours de votre vie, vous aurez reçu plus de 995 528 $. Pas mal pour un investissement de 30 000 $.

Si vous désirez de plus amples informations sur le REEE ou si vous voulez utiliser notre nouveau calculateur pour savoir ce que vous pourrez retirer du Régime, consultez le site www.rdsp.com. Si vous désirez une explication plus détaillée, inscrivez-vous à un séminaire de téléapprentissage, offert gratuitement par PLAN, à l'adresse www.plan.ca.


BC Coalition of People with Disabilities (BCCPD)

Transport adapté pour l'agglomération de Vancouver

Depuis plus de quatre ans, la BCCPD et la Coalition of handyDART Users (CHU) réclament un modèle rationnalisé du service de transport adapté de l'agglomération de Vancouver. La compagnie Translink a annoncé, et nous nous en réjouissons, qu'elle travaillerait désormais avec une seule compagnie afin d'assurer un système de transport adapté à travers la région. La BCCPD demeurera particulièrement vigilante et rencontrera le fournisseur proposé, MTV Canadian Bus, afin de lui exposer notre vision et de l'écouter proposer des solutions pour un transport adapté.

Cette nouvelle orientation, si longtemps revendiquée par la BCCPD et par d'autres groupes, résulte des consultations de TransLink sur l'accès aux transports. Translink avait ainsi réagi à une demande de n'utiliser qu'un seul fournisseur de services, ce qui réduirait les inefficacités résultant du manque de coordination des multiples fournisseurs de la région. La compagnie MTV a été choisie en fonction de plusieurs critères, notamment l'expérience, les connaissances, les ressources, le plan de gestion des opérations, la transition à des services adaptés dans la région et enfin, les coûts engagés.

Nous sommes heureux de constater que Translink a réagi aux préoccupations des personnes handicapées et des personnes âgées quant au maintien des relations avec les conducteurs - plusieurs d'entre ont travaillé pendant longtemps avec ces clients et savent comment assurer un transport digne et sécuritaire aux personnes ayant divers types de déficiences. On nous a en outre assuré qu'il n'y aurait qu'un minimum de perturbation dans le personnel.

La compagnie MTV a déclaré qu'elle accroîtra le nombre d'heures de services, améliorera les communications avec les clients, optimisera l'efficacité des trajets et réglera les autres problèmes cernés lors de la procédure d'examen. C'est une orientation très positive qui pourra régler certains problèmes récurrents qui contrecarrent la mobilité et la liberté des personnes avec des déficiences.


Saskatchewan Voice of People with Disabilities

Sommets des organisations communautaires (OC)

Le gouvernement provincial a organisé cinq Sommets des OC au mois de septembre, afin de mieux comprendre leurs réflexions: quels sont leurs enjeux, comment améliorer nos relations de travail avec le gouvernement et réciproquement, comment le gouvernement peut-il mieux interagir avec nous. C'était un processus très impressionnant et le gouvernement a écouté diverses organisations communautaires financées par différents ministères ainsi que des organisations ne recevant aucun denier gouvernemental.

Les différents points de vue formulés par les organisations participant aux cinq sommets étaient particulièrement intéressants. Mais certains enjeux revenaient sans cesse, notamment: le financement global ou à long terme des organisations communautaires, une augmentation budgétaire, non seulement pour assurer aux employés une équité salariale avec le secteur public mais encore pour l'infrastructure. Autre thème récurrent: la valorisation du secteur des OC par les fonctionnaires. Le message a été clairement martelé: les agents gouvernementaux ne valorisent pas les OC comme elles le méritent. De nombreux employés des OC possèdent autant de compétences et d'états de service que ceux de la fonction publique. Leurs années d'expériences combinées doivent être reconnues, non occultées. Autre thème commun: travailler en collaboration. Un autre principe traditionnellement invoqué par les OC mais non compris des fonctionnaires.

Tout ce processus s'est déroulé sous l'égide de Greg Ottenbreit, Secrétaire législatif du ministre des Services sociaux et député provincial de Yorkton. Le plus impressionnant, c'est que le ministre des Services sociaux a assisté à tous les Sommets et a écouté. Nous avons appris qu'un rapport des délibérations serait publié sous peu et affiché sur le site Web du gouvernement de la Saskatchewan.

Le gouvernement de la Saskatchewan édicte un règlement d'exemption pour le Régime enregistré d'épargne-invalidité

En 2007, le gouvernement fédéral a annoncé la mise sur pied du Régime enregistré d'épargne-invalidité pour les personnes handicapées. Cette mesure vise à aider les personnes handicapées et les familles d'enfant, ou autre membre, handicapé, à instaurer une sécurité financière à long terme. Mais les retraits du Régime étaient également visés par les calculs d'assistance publique de la province. Depuis le 4 septembre, les personnes handicapées et leurs parents pourront créer un REEE sans avoir à s'inquiéter d'une éventuelle récupération provinciale sur les retraits effectués au nom des bénéficiaires.

Camps d'affirmation de soi pour les jeunes filles

Grâce au parrainage de la Voice, des jeunes filles (de 13 à 21 ans) pourront participer à des ateliers visant à les habiliter, à perfectionner leur estime personnelle et à créer un guide de ressources pour aider d'autres jeunes femmes handicapées. Plusieurs sujets sont abordés au cours des ateliers, notamment l'estime de soi, l'habilitation, la sécurité, la violence et à dissiper les mythes accolés aux personnes avec des déficiences.


Manitoba League of Persons with Disabilities

La MLPD élabore un Plan stratégique

Au cours des derniers mois, la MLPD a travaillé avec Jim Derksen, embauché à cette fin, à l'élaboration d'un document de planification stratégique très approfondie. Ce plan regroupe des orientations de renouvellement et de revitalisation de l'organisation, des incitatifs pour non seulement encourager les membres (notamment les jeunes handicapés) à participer le plus possible aux activités de l'organisation mais encore pour assurer une viabilité financière. Approuvé par le Conseil de la MLPH en septembre dernier, le Plan a été soumis au ministère manitobain des Services à la famille et du logement qui avait demandé à la MLPD de concevoir un plan opérationnel plus approfondi aux fins d'une éventuelle admissibilité à un financement de soutien. Nous rencontrerons les membres au cours des prochains mois afin d'obtenir leur rétroaction sur le plan et de les encourager à le mettre en vigueur.

Mettons fin à la pauvreté infantile

La MLPD a participé à un événement parrainé par le Conseil de planification sociale de Winnipeg (CPSW) dans le cadre de la campagne Mettons fin à la pauvreté infantile, campagne nationale visant à dénoncer la pauvreté chez les enfants et à trouver des solutions pour l'éradiquer. Nous aidons le CPSW à planifier et organiser un forum sur la pauvreté au cours duquel la MLPSD dirigera une session sur la pauvreté et les personnes handicapées. Nous collaborerons également avec le CPSW à l'organisation d'un forum électoral qui aura lieu le 9 octobre 2008.

La MLPD s'attaque aux questions d'emploi, de pauvreté, de transport et d'accessibilité

À l'instar de plusieurs autres organisations, la MLPD a endossé une lettre adressée à l'Ombudsman provincial, demandant que des changements fondamentaux soient apportés aux procédures, règles et politiques administratives du programme manitobain d'aide au revenu et à l'emploi. Nous rencontrerons l'Ombudsman provincial à ce sujet. Nous poursuivons nos travaux sur le Handi-Transit et autres questions de transport ainsi que sur le logement et la «visitabilité»

Futures activités

C'est avec beaucoup de fébrilité que nous aborderons, au cours des prochains mois, la mise en vigueur de notre nouveau plan opérationnel. Nous inviterons et encouragerons les membres à participer à une MLPD beaucoup réactive et beaucoup plus vitale, beaucoup plus apte à réagir aux enjeux et besoins de la communauté.


Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire

NEADS et BMO Marchés des capitaux lancent leur programme de bourses d'études Action-Éducation pour les étudiants handicapés du postsecondaire

L'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS) accepte désormais les candidatures pour son programme de bourses d'études Action-Éducation destiné aux étudiants handicapés du postsecondaire. Ces bourses sont offertes aux étudiants ayant une déficience afin de favoriser leur accès aux études postsecondaires, et ce, en les aidant à poursuivre leur formation au niveau du certificat, du baccalauréat, des études supérieures ou professionnelles dans une université canadienne reconnue. Jusqu'à six bourses d'une valeur de 3 000 $ seront offertes à des candidats méritants, répondant aux critères du programme afin, de les aider à régler les frais d'inscription et de scolarité.

L'organisation de ce concours a été facilitée grâce au programme Action-Éducation de BMO Marchés des capitaux, une initiative visant à créer un environnement de travail plus diversifié grâce aux des possibilités de formation offertes aux personnes les plus nécessiteuses. En mai 2006, NEADS a été l'un des bénéficiaires canadiens des dons recueillis au cours des deuxièmes journées boursières Action-Éducation. C'est grâce à cette contribution que nous avons pu offrir des bourses d'études Action-Éducation aux étudiants handicapés du postsecondaire.

«L'équipe de NEADS est très fière du programme de bourses d'études Action-Éducation, qui a financé onze boursiers au cours de ses deux premières années d'existence, a expliqué le président de NEADS, Mahadeo Sukhai. Ce programme est le premier du genre au Canada. Il a été créé afin de célébrer l'excellence parmi les étudiants handicapés suivant des études postsecondaires. Jusqu'à présent, tous nos boursiers incarnent des qualités liées aussi bien au succès scolaire qu'à l'engagement communautaire. Nous espérons que le programme continuera sur sa lancée et attendons avec intérêt la ronde de candidatures de cette année.»

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le programme, veuillez communiquer avec le bureau de NEADS: L'Association nationale des étudiant(e)s handicapé(e)s au niveau postsecondaire (NEADS), bureau 426, Unicentre, Université Carleton, Ottawa, Ontario, K1S 5B6, tél. (613) 526-8008, ou consulter directement le site Web du programme Action-Éducation: http://www.neads.ca/fr/about/projects/ete2/scholarship/

Action-Éducation est un programme de bienfaisance lancé par BMO Marché des capitaux en 2005, afin d'appliquer concrètement le principe selon lequel l'éducation contribue à une vie meilleure. Les fonds recueillis par Action-Éducation sont versés à des organismes de bienfaisance qui ont pour mission d'aider de brillants et méritants candidats, qui n'auraient peut-être pas eu cette chance, d'accéder à l'éducation et à de la formation. Jusqu'à présent, le programme Action-Éducation a recueilli 3,2 millions de dollars.


Alliance pour l'égalité des personnes aveugles au Canada

Est-ce que les compagnies aériennes finiront par apprendre?

Lors du dernier numéro de «Cette Voix qui est la nôtre», nous avions rapporté l'éclatante victoire remportée par tous les usagers de chiens-guide, voyageant par avion. Mais, encore une fois, la vie n'est pas un jardin de roses.

Air Canada a demandé à la Cour fédérale l'autorisation d'interjeter appel de la décision. Le 8 octobre 2008, la Cour a rendu son verdict, déclarant que «la demande de pourvoi n'était pas valide et était rejetée avec dépens accordé à M. East.»

Même lorsque nous remportons une cause jugée par une Cour ou par un tribunal administratif, nous devons suivre une procédure d'appel pour gagner les recours nécessaires. Cela prouve une fois de plus que les actuels Codes de pratique volontaire devraient avoir force de règlements afin que les Canadiens handicapés puissent continuer à vivre avec le minimum d'obstacles. Le problème, c'est qu'avec la suppression du Programme de contestation judiciaire sous la houlette du gouvernement Harper, de telles causes sont de plus en plus difficiles à financer. Robin a dû trouver un avocat bénévole pour contester cette demande de pourvoi. Toutes nos félicitations à Robin pour sa détermination.

Grande première pour l'AEBC: l'émission radio «Eye on the North»

Le dix octobre prochain, l'AEBC animera sa première émission radiophonique mensuelle d'une heure «An Eye on the North». Cette émission s'attaquera aux enjeux des Canadiennes et des Canadiens aveugles, sourds-aveugles et malvoyants. La première émission sera consacrée à l'AEBC, son histoire, ses succès et son évolution. L'animateur Albert Ruel s'entretiendra avec d'anciens présidents de l'AEBC, Richard Marion et John Rae ainsi qu'avec l'actuel président, Robin East. La première émission sera donc axée sur l'histoire et les activités de l'AEBC.

L'émission sera diffusée une fois par mois, la première fois le deuxième vendredi du mois puis en reprise le quatrième vendredi du mois. La première diffusion de l'émission aura donc lieu le vendredi 10 octobre à 3 h 30 T.U.C., 22 h 30, HE, 20 h 30, heure du Pacifique et, le même jour, sera reprise toutes les quatre heures et demie à la ACB Radio.

Consultez le site www.acbradio.org et cliquez sur les liens pour arriver à ACM Mainstream. Nous espérons que vous syntoniserez cette radio pour vous familiariser davantage avec l'AEBC et ses activités.


Le film Blindness

Le film «Blindness», sorti sur les écrans nord-américains, prête énormément à controverse pour notre collectivité qui conteste l'image accolée aux personnes aveugles. Voici ce que déclare l'AEBC

Un groupe national de Canadiennes et de Canadiens aveugles condamne le film Blindness

Le 3 octobre 2008

L'Alliance pour l'égalité des personnes aveugles au Canada condamne vivement la représentation inexacte et dangereuse de personnes atteintes de cécité qu'offre le film Blindness. Réalisé d'après le roman du même titre de Jose Saramago, ce film a été projeté dans les cinémas nord américains le vendredi 3 octobre 2008. Il décrit le chaos et la dégradation provoqués par une épidémie fulgurante de cécité dans une ville inconnue. Les personnages aveugles sont décrits comme des êtres totalement impuissants et incompétents, incapables de s'habiller, de faire leur toilette et de s'orienter dans leur environnement.

L'AEBC soutient que ces conceptions négatives et erronées de la cécité sont largement responsables du faible taux d'emploi, de la sous-éducation et de la forte incidence de la pauvreté que subissent tant de Canadiens aveugles.

La peur d'être aveugle vient immédiatement après la peur d'avoir le cancer.

Pour de nombreuses personnes, devenir aveugle c'est devenir dépendant et perdre sa confiance en soi. Voilà les messages véhiculés aux spectateurs de ce fil. Or, contrairement à ces stéréotypes, les Canadiens aveugles, sourds-aveugles et malvoyants peuvent:

  • aller à l'école, faire du bénévolat et participer aux activités de la communauté;
  • vivre en toute interdépendance avec des amis, la famille et d'autres Canadiens;
  • s'adapter à leur cécité et mener une vie épanouie

«Ce film ne fait que perpétuer les stéréotypes généralement accolés aux personnes aveugles. Les Canadiennes et les Canadiens doivent savoir que cette représentation de la cécité dépeinte dans le film est tout à fait inexacte et est basée sur une méprise de la vie des aveugles», a déclaré Marc Workman, secrétaire national de l'AEBC.

Ce que l'on tait aux spectateurs c'est qu'avec une formation adéquate, des services appropriés et l'éradication des préjudices et de la discrimination, les Canadiens aveugles sont capables de participer pleinement à la société canadienne, aux côtés de leurs concitoyens.

«Ce qui me perturbe le plus, c'est l'idée déformée que l'on projette dans ce film. De nombreux spectateurs sortiront du cinéma pensant que la vie des personnes aveugles n'est que tragédie. Mais c'est faux, tout à fait faux,» a ajouté John Rae, premier vice-président de l'AEBC.

Nous demandons aux Canadiennes et aux Canadiens de ne pas aller voir le film. Nous avons besoin d'aide pour acheminer notre message stipulant que ces portraits inexacts, dangereux et erronés des personnes aveugles sont inacceptables. Nous voulons que les spectateurs comprennent que les personnes aveugles, sourdes-aveugles et malvoyantes peuvent mener une vie active et participer pleinement à leurs communautés.

L'Alliance pour l'égalité des personnes aveugles au Canada est la plus grande organisation canadienne de revendication, composée de personnes aveugles, sourds-aveugles et malvoyants, parlant en leur propre nom. Pour de plus amples renseignements, consulter le site: www.blindcanadians.ca.

Personnes contacts
Marc Workman, secrétaire national
Courriel: mworkman@blindcanadians.ca
Tél.: 780-989-5658

John Rae, premier vice-président
Courriel: rae@blindcanadians.ca
Tél.: 416-941-1547

L'AEBC condamne le meurtre des personnes atteintes d'albinisme en Tanzanie

La Tanzanie se trouve en Afrique orientale. Selon de récents rapports de BBC News, des personnes atteintes d'albinisme, y compris des enfants, sont tuées sur l'ordre des shamans qui font croire que les potions faites à partir des jambes, des cheveux, des mains et du sang des albinos donnent la richesse.

Les personnes atteintes d'albinisme sont sauvagement pourchassées pour des parties de leur corps.

Selon les chiffres officiels, 28 personnes atteintes d'albinisme ont été brutalement tuées au cours des derniers dix-huit (18) mois. Selon des sources au sein de la collectivité des albinos, ce nombre serait beaucoup plus élevé, pouvant attendre 60 personnes. La plus jeune victime était un bébé de sept (7) mois.

Cette pratique aurait, parait-il, traversé les frontières de la Tanzanie. Deux albinos ont été brutalement massacrés au Kenya. Plus choquant encore, un homme a été récemment arrêté en République démocratique du Congo, transportant la tête d'un albinos. Il a déclaré à la police qu'il allait la vendre à un homme d'affaires, lequel l'aurait payé en fonction du poids.

L'organisation Under the Same Sun Fund est un organisme sans but lucratif, dirigé par Peter Ash. Peter est un chef d'entreprise atteint d'albinisme.

L'organisation vous prie d'aller consulter son site Web à l'adresse www.underthesamesun.com, de vous familiariser davantage avec cette tragédie et d'accorder votre appui en signant la pétition en ligne.

L'AEBC vous remercie de votre soutien.

>Les furets, des animaux d'assistance

Par Gary Lemke

On a constaté, à plusieurs reprises, que les humains et les furets domestiqués développaient des liens spéciaux. Ce lien affectif spécial s'est constamment manifesté dans des cas d'autisme, de troubles d'anxiété, agoraphobie et dans divers types d'attaques. Ce ne sont que quelques exemples de cas où les furets ont aidé leurs partenaires humains.

En août 2008, la question des ferrets-animaux d'assistance a pris une ampleur critique, lorsque les services de transports publics d'Ottawa ont interdit à Frances Woodward d'embarquer dans un autobus d'OC Transport avec son furet Gyno.

Les fonctionnaires municipaux ignoraient que le psychiatre de France avait rempli les documents nécessaires prouvant professionnellement que Gyno était capable de détecter et de prévenir les crises d'anxiété.

Frances and her service ferret Gyno

Frances et Gyno prifite du plein-air

Ce traitement préjudiciable a été contesté avec succès par diverses organisations de la communauté intéressées par les animaux d'assistance et protégeant le droit des personnes handicapées d'accéder aux édifices et transports publics. La communauté protectrice des furets d'Ottawa a accordé son soutien en alléguant que les furets peuvent être d'excellents animaux d'assistance et a réfuté les mythes voulant, entre autres, qu'ils ne sont que des animaux sauvages. Mlle Woodward était représentée par Terrance Green, un avocat d'Ottawa réputé pour défendre agressivement les droits des personnes handicapées et un intervenant de Citizens with Disabilities – Ontario.

Il est vite devenu évident, en faisant des recherches sur les furets, que la discrimination est communément exercée à l'égard de personnes vivant des situations semblables à celles de Frances. Les personnes ayant une déficience invisible semblent subir un double stigmate: les mythes accolés à leurs furets et leurs limitations fonctionnelles ignorées par les fonctionnaires….deux composantes incorrectes.

Les furets peuvent être mis en cage pendant une bonne partie du temps. Ils préfèrent toutefois interagir avec les êtres humains, jouer et se divertir. En utilisant une cage surélevée, les personnes en fauteuil roulant peuvent facilement nettoyer la cage, mettre la boîte à litière (comme pour les chats), changer la nourriture et l'eau. Pour dormir, de vieilles couvertures douces suffisent. Elles devront être lavées toutes les semaines pour supprimer l'odeur musquée caractéristique du furet. Promener le furet à l'extérieur, avec un harnais et une laisse, est un véritable plaisir pour l'animal et non une routine comme pour le chien.

Mais à toute chose malheur est bon. Dans le cas de Frances, ce fut l'enregistrement des deux premiers furets comme animaux d'assistance et la formation d'une nouvelle organisation, la Service Ferret Society (SFS), chargée de promouvoir les furets comme légitimes animaux de services. La SFS veut combattre les mythes accolés aux furets et contribuer à l'appariement approprié furets d'assistance/partenaires humains. La SFS continuera à aider les personnes handicapées privées de leurs droits et à défendre leur prérogative d'utiliser un furet comme animal d'assistance.

Pour de plus amples renseignements sur les furets, animaux d'assistance, sur la SFS ou sur les furets en général, communiquez avec:

Service Ferret Society www.serviceferretsociety.com Courriel: info@serviceferretsociety.com Tél.: 1-613-442-1015