D’un océan à lʼautre

L’incidence provinciale du faible revenu chez les Canadiens avec ou sans déficiences

Contexte :

Après le Recensement de 2006, Statistique Canada a utilisé l’Enquête sur la participation et les limitations d’activités (EPLA) pour recueillir des données sur les personnes handicapées. La déficience y est définie comme une difficulté continue ou récurrente à entendre, voir, communiquer, d’agilité ou de mobilité ou à apprendre ou effectuer des activités analogues ou un problème de santé qui réduit le montant et le type d’activités qu’une personne peut effectuer à domicile, au travail ou à l’école ou dans les déplacements ou les loisirs. Selon l’EPLA, 16,5% des adultes ou pratiquement 4.2 millions de Canadiennes et de Canadiens ont au moins une déficience.

Le Recensement et l’EPLA fournissent, conjointement, des données sur les personnes handicapées à faible revenu (personnes dans les ménages qui, après impôts, consacrent plus de 20% que la moyenne à la nourriture, au logement et à l’habillement). Ce seuil de faible revenu (SFR) est quelquefois appelé « seuil de pauvreté. » Il n’inclut pas les dépenses liées aux limitations fonctionnelles, comme le coût des médicaments, des services et appareils de mobilité, de communications et d’apprentissage. En 2005, environ un million (20,5%) d’adultes handicapés, de 15 à 64 ans, d’âge actif, vivaient avec un faible revenu. L’incidence du faible revenu chez les personnes handicapées ou non est ci-après analysée dans chaque province ainsi que chez les personnes, avec ou sans déficiences, vivant dans les communautés rurales et urbaines. Les territoires canadiens (Yukon, Territoires du Nord-Ouest et Nunavut) ne sont pas inclus parce que Statistique Canada n’a pas établi de seuil de faible revenu pour ces régions.

Incidence du faible revenu chez les personnes handicapées dans chacune des provinces

  • L’incidence de la pauvreté est deux fois plus élevée chez les Canadiens handicapés que chez leurs concitoyens non handicapés (20,3% c. 10.7% respectivement) Dans les provinces, l’incidence atteint les taux suivants :
  • C’est la Colombie britannique qui a le plus faible taux; l’incidence de la pauvreté est 1,5 fois plus élevée chez les personnes handicapées que chez les personnes non handicapées (19,6% c.13, 2%).
  • En Alberta, 13,7% des personnes handicapées vivent dans la pauvreté comparativement à 8,5% pour leurs concitoyens sans déficience.
  • En Saskatchewan, le taux de faible revenu est de 17, 4% chez les résidents handicapés comparativement à 9,5% chez les personnes sans déficience.
  • Au Manitoba, le taux s’approche du taux national avec 20,1% des personnes handicapées vivant dans des foyers à faible revenu comparativement à 9,7% pour les personnes non handicapées.
  • En Ontario, le taux de faible revenu est de 18,3 4% chez les résidents handicapés comparativement à 10,3 % chez les personnes sans déficience
  • Au Nouveau Brunswick et dans l’Île du Prince Édouard, provinces regroupées à cause de leurs faibles chiffres de population et pour répondre aux normes de Statistique Canada, l’incidence de la pauvreté est 2.3 fois plus élevée chez les personnes handicapées que chez leurs concitoyens sans déficience (17,3 % c. 7.7% comparativement).
  • Le taux de pauvreté des Néo-Écossais handicapés est de 16,8% comparativement à 8,9% pour leurs concitoyens sans déficience.
  • Le taux le plus élevé est au Québec où l’incidence de la pauvreté est 2,7 fois plus élevée chez les personnes avec des limitations fonctionnelles que chez les personnes non handicapées (32% c.12% respectivement).
  • Le taux de pauvreté des personnes handicapées de Terre-Neuve et du Labrador est élevé atteignant 22,9% comparativement à 9.1% pour les personnes non handicapées. De ce fait, l’incidence du faible revenu est 2.5 fois plus forte pour le premier groupe.

Incidence du taux de faible revenu dans les régions rurales et urbaines – Les différences

  • Le type de communauté et sa grandeur affectent les taux de faible revenu : ainsi, ce taux est quasiment deux fois plus élevé chez les personnes vivant dans les milieux urbains que chez celles demeurant dans les régions rurales.
  • Dans les régions rurales, 11,3% des personnes handicapées vivent avec un faible revenu comparativement à 5,6% pour les personnes sans déficience.
  • Dans les milieux urbains, le taux de faible revenu est de 22,9% pour les personnes handicapées comparativement à 11,4% pour les personnes sans déficience.
  • Mais quel que soit le type de communauté, l’incidence de la pauvreté demeure deux fois plus élevée dans les ménages avec personnes handicapées que pour les personnes sans déficience.

Ces données ont été publiées dans le cadre du projet Pauvreté invalidante/Citoyenneté habilitante du Conseil des Canadiens avec déficiences, financé par le programme des Alliances de recherche universités-communautés (ARUC) du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSHC).