En faits : La pauvreté et les personnes handicapées au Canada

Contexte

Selon l'Enquête sur la participation et les limitations d'activités (EPLA) de 2006, les personnes handicapées représentent 16.5% de la population canadienne de 15 ans et plus, soit pratiquement 4, 2 millions de personnes.[1]

À partir du Recensement de 2006, l'EPLA fournit des données sur les personnes à faible revenu. Selon Statistique Canada, les familles et personnes vivant seules ou avec des personnes non apparentées, atteignent le seuil de faible revenu lorsqu'elles consacrent 20% ou plus de leur revenu après impôt à la nourriture, au logement et à l'habillement.[2] Ce seuil de faible revenu (SFR) est souvent appelé « seuil de pauvreté » [3]; il ne tient absolument pas compte des dépenses des personnes handicapées liées aux médicaments, services, moyens de déplacement, technologies d'aide ni des autres coûts afférant aux limitations fonctionnelles.

La pauvreté et les personnes handicapées

En 2006, l'incidence de la pauvreté chez les Canadiens adultes atteignait 10.5%, soit 2,6 millions de personnes. Le Conférence Board of Canada a récemment classé le Canada au 15ème rang des 17 pays développés en termes de pauvreté chez les personnes en âge de travailler et lui a attribué la note « D »[4]. L'incidence de la pauvreté chez les personnes handicapées s'élevait à 14.4%, soit environ 600 000 personnes.

Sexe

Les femmes représentent 55% des personnes handicapées et les hommes 45%, comparativement à 50.7% et 49.3% respectivement, chez les personnes sans déficience. La pauvreté frappe 59% des personnes handicapées, dont 59% de femmes, comparativement à 55% pour les personnes non handicapées.

Modes de vie

La pauvreté est associée aux modes de vie. Ainsi, 31% des personnes handicapées résidant seules vivent dans la pauvreté comparativement à 21.3% pour leurs pairs non handicapés. Plus de la moitié des personnes handicapées vivant avec d'autres personnes non apparentées (par ex. : en colocation/pensions ou résidences communes) vit en deçà du seuil de pauvreté, comparativement à 36.3% de leurs pais non handicapés. Environ 21.3% des parents célibataires handicapés ont atteint un seuil de faible revenu/pauvreté comparativement à 18.4% de parents célibataires non handicapés.

Âge

L'âge est également un facteur lié à la pauvreté. L'incidence de la pauvreté est nettement plus élevée chez les personnes handicapées jusqu'à l'âge de la retraite (65 ans) puis retombe à des niveaux comparables à ceux des personnes non handicapées ayant atteint l'âge de la retraite.

Type de déficience

Le type de déficience est également un facteur de survenance de pauvreté. Selon le tableau 2, la pauvreté prévaut davantage chez les personnes ayant des problèmes de communication (24.1%) et des troubles cognitifs ou psychologiques (apprentissage, mémoire, développement/déficience intellectuelle ou diagnostic psychiatrique – 22.3%) que chez les personnes sans limitation fonctionnelle (9.7%)

La pauvreté et le type de déficience

  • Pas de déficience— Taux de pauvreté à 9.7%
  • Toute déficience— Taux de pauvreté à 14.4%
  • Mobilité—Taux de pauvreté à 15.2%
  • Agilité— Taux de pauvreté à 14.8%
  • Douleur— Taux de pauvreté à 15.2%
  • Communication— Taux de pauvreté à 24.1%
  • Ouïe— Taux de pauvreté à 10.3%
  • Vue— Taux de pauvreté à 17.1%
  • Déficience cognitive ou psychologique— Taux de pauvreté à 22.3%

Emploi et éducation

Selon les données de l'EPLA portant sur les personnes en âge de travailler (15 è 64 ans) vivant dans la pauvreté, 23.1% des personnes handicapées avaient un emploi et 48.1% vivaient dans la pauvreté. Environ 38.4% de personnes handicapées vivant dans la pauvreté n'avaient aucun diplôme secondaire, comparativement à 24.6% pour leurs pairs non handicapés.

  • [1] Dans l'EPLA, les personnes classées comme personnes handicapées sont celles qui ont des difficultés à entendre, voir, marcher, grimper les escaliers, apprendre ou à entreprendre toute autre activité analogue ou qui, à cause d'une condition physique, mentale ou d'un problème de santé, doivent réduire leurs activités à domicile, au travail, dans les transports ou les loisirs. Ces données sont tirées d'un fichier à grande diffusion excluant les personnes vivant dans les territoires du nord et certaines communautés autochtones. Statistique Canada n'a pas établi d'indicateur de faible revenu pour les habitants de ces régions et communautés.
  • [2] Le calcul du seuil de faible revenu (SFR) est également basé sur le nombre de personnes dans la famille/foyer et la grandeur de la communauté (mesurée selon sa population). Pour plus de données, se référer au document « Seuils de faible revenu après impôt » de Statistique Canada dont cet extrait a été tiré le 16 septembre 2009.
  • [3] Conseil national du bien-être social (2009) – Revenus du bien-être social 2006 et 2007; auteur : Ottawa
  • [4] Conference Board of Canada. (2009). How Canada Performs: A Report Card on Canada. Extrait le 18 septembre 2009 de http://www.conferenceboard.ca/HCP/default.aspx.