LE CONSEIL DES CANADIENS AVEC DÉFICIENCES DÉNONCE LA REMISE EN VIGUEUR DU PROJET DE LOI C-7 NON MODIFIÉ SUR L'AIDE MÉDICALE À MOURIR : AVEC CETTE « POLITIQUE DE L'AUTRUCHE », LE GOUVERNEMENT TRUDEAU MET EN DANGER LA VIE DES CANADIENS EN SITUATION DE HAND

Communiqué de presse | POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Winnipeg – 5 octobre 2020 – Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD), organisation nationale de défense des droits des personnes handicapées, dénonce la remise en vigueur fédérale du projet de loi C-7, qui élargit l’accès de l’aide médicale à mourir aux personnes subissant d’intolérables souffrances suite à une maladie ou un handicap mais dont la mort n’est pas raisonnablement prévisible. Ce projet de loi est entré en vigueur au début février, avant que la pandémie de la COVID-19 ne frappe le Canada.

« La COVID-19 a nettement révélé le capacitisme endémique dans le système de soins de santé du Canada ainsi que dans la société canadienne en général, a déclaré la Dre Heidi Janz, présidente du Comité d’éthique en fin de vie du CCD.  Le capacitisme, explique-t-elle, peut-être défini comme la discrimination et le préjudice social basés sur la supériorité soutenue des capacités typiques et exercés à l’égard des personnes handicapées.  À l’instar du racisme et du sexisme, le capacitisme catégorise des groupes complets de personnes comme des « êtres inférieurs » et perpétue les dangereux stéréotypes, malentendus et généralisations appliqués aux personnes en situation de handicap. »

« Depuis les cinq derniers mois, nous avons vu apparaitre, en soins intensifs, des protocoles de triage stipulant que la préexistence d’une déficience serait considérée comme un critère d’exclusion au cas où une rationalisation des ressources, notamment les respirateurs, s’avèrerait nécessaire suite à une demande excessive.  Nous avons également vu dans des centres de soins de longue durée, des personnes âgées et des personnes handicapées tomber malades, ne jamais être hospitalisées et être abandonnées jusqu’à la mort, a souligné Mme Janz.  Et en même temps, nous apprenons que des provinces comme l’Alberta et l’Ontario menacent de couper – et voire même de supprimer carrément – des programmes de soutien du revenu dont dépendent les personnes handicapées pour survivre.  Ce qui signifie que pendant cette pandémie, les personnes handicapées ont été plus marginalisées qu’à n’importe quelle époque de l’histoire du Canada. »

Devant cette preuve manifeste de la progression quotidienne de la discrimination systémique à l’égard des personnes en situation de handicap, la décision du gouvernement Trudeau de remettre la loi en vigueur sans ajouter des mesures de sauvegarde pour protéger les Canadiens marginalisés  incapables d’obtenir le soutien requis,   contre toute incitation vers  l’aide à mourir,  cette décision n’est qu’une politique de l’autruche, un aveuglement qui met en danger la vie des Canadiennes et des Canadiens en situation de handicap, a ajouté Mme Janz. »

Le Conseil des Canadiens avec déficiences prie instamment le gouvernement Trudeau d’abroger le projet de loi C-7 et de le remplacer par une loi instaurant un juste équilibre entre les droits à l’autonomie et les droits à l’égalité des personnes handicapées.  Une telle loi se conformerait aux directives judiciaires stipulées dans le jugement Carter, à savoir « les risques doivent être réduits par un système soigneusement conçu imposant des limites strictes scrupuleusement surveillées et
mises en application. »

« Le gouvernement semble vouloir consacrer son temps, son énergie et ses ressources à accélérer notre mort.  Nous avons vraiment besoin de ressources pour vivre en toute dignité dans la communauté.  Ce qui implique un revenu supérieur au seuil de la pauvreté, l’accès à des ressources communautaires comme les soins à domicile et les services d’auxiliaires et l’accès à des soins palliatifs de qualité, le cas échéant, a déclaré Tracy Odell, présidente de Citizens With Disabilities, Ontario et 2ème vice-présidente du CCD. »

« Le Canada doit afficher sa volonté d’être un pays « plus généreux et plus compatissant. »  À cette fin, il devra activement appuyer nos droits reconnus par la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, et non pas accélérer notre mort – surtout quand le soi-disant choix pour une mort prématurée est fondé sur la peur de la solitude, la négligence et le manque de soutien pour vivre dignement chez soi. »

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Dre Heidi Janz
hjanz@ualberta.ca