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Par des activités de renforcement de la capacité, ce projet crée une plus forte sensibilisation vis-à-vis de la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), du Protocole facultatif (PF) et des mécanismes canadiens destinés à remédier à la discrimination subie par les personnes en situation de handicap. Lire la suite.
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Un bulletin du CCD.
Madame la ministre de la Santè, vous souvenez-vous de nous personnes handicapées, nous les personnes les plus vulnérables et plus ignorées dans le déploiement du vaccin?
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Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) est alarmé par l’absence des personnes handicapées dans les stratégies de vaccination anti-COVID-19. Les calendriers d’immunisation provinciaux et territoriaux n’ont pas été conçus dans l’optique droit des personnes handicapées, qui tiendrait compte des personnes handicapées à risque, - vivant dans la communauté et non dans des établissements de santé -, de leurs familles, de leurs préposés aux soins. Élaborer des plans d’immunisation en occultant la collectivité des personnes en situation de handicap, ne fait qu’isoler les membres qui se retrouvent alors menacés de maladies graves, de déficiences encore plus sévères ou même de mort s’ils, ou leurs soignants, contractent la COVID-19.
Le CCD rappelle aux concepteurs nationaux, provinciaux et territoriaux de politiques de santé que des hypothèses non fondées sur le handicap entraînent souvent des présomptions, des réponses et des conclusions inappropriées en ce qui a trait aux personnes en situation de handicap, notamment lorsqu’il s’agit de patients d’établissements de soins de santé, surtout de soins de longue durée, de résidents de centres d’aide à la vie autonome et de personnes âgées aux limitations liées à l’âge. Nous constatons, en regardant la liste des groupes priorisés dans la stratégie de vaccination, que ces groupes sont inclus. En revanche, les personnes handicapées à risque vivant dans la communauté sont carrément absentes. Dans les réponses des décideurs à la pandémie, les personnes en situation de handicap sont invisibles ou traitées après coup.
Certaines personnes handicapées ont de graves pathologies sous-jacentes, comme une maladie pulmonaire chronique, une affection cardiaque grave, un système immunitaire affaibli. Or, la COVID-19, peut déclencher de graves maladies chez ces individus fragiles. D’autres personnes en situation de handicap sont vulnérabilisées par des problèmes environnementaux et des obstacles systémiques - notamment le racisme et la pauvreté – qui altèrent non seulement nos efforts de distanciation sociale mais encore notre capacité de respecter les conseils/consignes, les protocoles d’hygiène ou d’accéder à des soins de médicaux de qualité ou d’utiliser de l’équipement de protection individuelle (EPI).
Plusieurs personnes handicapées ont besoin d’être en étroit contact avec les autres pour vaquer à leurs activités quotidiennes. Dans le Quotidien du 6 juillet 2020, Statistique Canada a affirmé « Nombre d’entre elles comptent sur des soutiens sociaux formels et informels et, en 2017, près de la moitié recevait de l’aide pour leurs activités quotidiennes. En particulier, pour préparer les repas, fixer des rendez-vous, faire des courses ou donner les soins médicaux de base à domicile. Et plus d’un tiers des personnes ayant besoin d’assistance dépendait uniquement de la famille, des amis ou d’organisations extérieures à leur ménage. » Cette dépendance se répercute sur la distanciation sociale sécuritaire, les protocoles d’hygiène et la correcte utilisation de l’EPI. De plus, les parents, amis et bénévoles qui composent ce réseau de soutien informel, ne sont pas considérés comme des travailleurs de « première ligne » et se mettent constamment en danger pour fournir les services essentiels
« Lorsque je lutte pour continuer à vivre en toute autonomie en tant que femme handicapée, je me mets non seulement en danger mais j’entraine aussi mes préposés ainsi que tous ceux et celles qui m’aident, dans les épiceries magasins ou dans les transports publics. Les personnes handicapées sont parmi les personnes les plus marginalisées au Canada et pourtant, j’ai l’impression que les stratégies de vaccination nous négligent de manière disproportionnée, ce qui réaffirme la discrimination systémique que nous subissons si facilement, » a déclaré Chloée C. Godin-Jacques, deuxième vice-présidente et directrice pour l’Ontario de l’Association canadienne des étudiant-e-s handicap-e-s au niveau postsecondaire (NEADS), co-présidente de Comité de financement et représentante de la NEADS au CCD. Même si le déploiement et la planification de la vaccination relèvent des provinces et territoires après l’attribution des vaccins, le CCD et la NEADS estiment que tous les paliers gouvernementaux doivent prioriser les citoyens les plus vulnérables, notamment les personnes en situation de handicap.
Les personnes handicapées vivent dans toutes les communautés et proviennent de tous les milieux. Nous sommes des parents, des grands parents, des étudiants, des entrepreneurs indépendants (Gig), des professionnels, des scientifiques, des aidants naturels, des commerçants et des travailleurs de première ligne. Certains d’entre nous sont nés avec des déficiences et d’autres les ont acquises au cours de la vie. Tout en respectant les consignes de santé publique pendant la pandémie, les personnes handicapées sont de plus en plus isolées et menacées par les réponses et les politiques contre la COVID-19 – y compris par les récents plans de vaccination.
Heather Walkus, 1ère vice-présidente du CCD a déclaré: « Les personnes à vision partielle, les aveugles et les personnes Sourdes-aveugles sont extrêmement menacées par leur intense dépendance sur les autres. Ce qui inclut, sans s’y limiter, l’aide et le soutien dans les transports, l’assistance à la mobilité en général (magasinage et rendez-vous médicaux) et même à la distanciation sociale. Si la population vient de découvrir les bienfaits de nouveaux services comme les livraisons d’épicerie et la collecte à l’auto, les personnes handicapées qui n’ont pas d’autre option, subissent à présent d’importants et onéreux retards. »
Le 15 décembre 2021, le Conseil canadien des aveugles, la Foundation for Fighting Blindness et l’International Foundation on Ageing ont, dans une lettre conjointe au Premier Ministre Trudeau, énoncé les risques et problèmes frappant les personnes aveugles, à vision partielle et Sourdes-aveugles. « En tant qu’intervenants de cette collectivité vulnérable, nous vous demandons, à vous décideur, de prendre le temps de bien saisir leur situation et de vous assurer que les personnes à vision partielle soient priorisées dans les plans de vaccination anti-COVID-19. »
Les Canadiennes et les Canadiens en situation de handicap ont été le dernier groupe à recevoir la petite allocation fédérale de 600 $ pour compenser les dépenses supplémentaires liées à la pandémie et encore à condition de bénéficier du crédit d’impôt pour personne handicapée (l’un des trois critères) . Sachons que tous les Canadiens handicapés n’en sont pas bénéficiaires. Certes, des étudiants en situation de handicap ont profité d’autres programmes fédéraux, notamment la prestation canadienne d’urgence pour les étudiants et le Programme des bourses aux étudiants. Mais à travers le pays, nombreuses sont les personnes handicapées qui se sont retrouvées de plus en plus défavorisées pendant cette pandémie.
Avec l’annonce des vaccins sécuritaires et efficaces, l’espoir a fleuri chez les personnes en situation de handicap, notamment chez celles risquant de devenir gravement malades après avoir contracté le virus. Mais, en constatant que les plans de vaccination excluaient les personnes les plus en danger dans la collectivité, le désespoir a gagné de nombreux particuliers qui se sont sentis de plus en plus oubliés par le gouvernement. Nous reconnaissons et apprécions la priorisation des personnes résidant et travaillant dans des foyers de soins collectifs mais les Canadiennes et les Canadiens en situation de handicap doivent être inclus dans les plans de vaccination précoce des citoyens vulnérables. Nous qui avons été oubliés jusqu’ici – nous les personnes handicapées vivant dans la communauté – sommes menacés par un fléau…la COVID-19…. qui peut nous être fatal.
Le CCD tient à rappeler au Canada ses engagements au titre de la Convention relative aux droits des personnes handicapées, notamment l’article 10 (Droit à la vie) et l’article 25 (Santé).
L’article 10 stipule:
« Les États Parties réaffirment que le droit à la vie est inhérent à la personne humaine et prennent toutes mesures nécessaires pour en assurer aux personnes handicapées la jouissance effective, sur la base de l’égalité avec les autres. »
Et l’article 25:
« Les États Parties reconnaissent que les personnes handicapées ont le droit de jouir du meilleur état de santé possible sans discrimination fondée sur le handicap.»
Le gouvernement fédéral est responsable de l’approvisionnement des vaccins et il doit faire preuve de leadership en ce qui a trait à la protection de ses citoyens les plus vulnérables. Les gouvernements provinciaux et territoriaux doivent quant à eux, en vertu des lois sur les droits de la personne, veiller à ce que les personnes handicapées soient vaccinées en temps opportun et incluses dans les plans d’immunisation. Nous exhortons tous les gouvernements canadiens de revoir leurs stratégies de vaccination afin de s’assurer que les personnes vulnérables, soit les personnes handicapées à risque, leurs familles et leurs préposés au soient y soient bien intégrées.
Pour plus de détails:
Jewelles Smith, coordonnatrice des communications et des relations gouvernementales, jewelles@ccdonline.ca
Le Conseil des Canadiens avec déficiences :
Le CCD est une organisation nationale de défense des droits de la personne, œuvrant pour un Canada accessible et inclusif. Elle a pour mandat et pour mission:
Mission
Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) est une organisation de justice sociale mettant en valeur les voix de toutes les personnes handicapées et revendiquant un Canada accessible et inclusif au sein duquel les personnes en situation de handicap pourront pleinement exercer leurs droits fondamentaux, tels qu’énoncés dans la Convention relative aux droits des personnes handicapées.
Mandat
Le Conseil des Canadiens avec déficiences (CCD) unit des organisations de personnes handicapées afin de défendre et d’élargir les droits des personnes en situation de handicap par la sensibilisation publique, la revendication, l’intervention dans les litiges, la recherche, la consultation et les partenariats. Agissant comme rassembleur et bâtisseur de consensus, le CCD amplifie l’expertise de ses partenaires.
Quelques membres de l'équipe du CCD prêts à intervenir le 25 avril 2018 auprès de la Cour suprême du Canada dans la cause S.A. c. Metro Vancouver Housing Corporation. (de g.à d.: Bob Brown, membre du Comité des droits de la personne du CCD, Dianne Wintermute, conseillère juridique (ARCH), Dalhia James, candidate en deuxième année au diplôme J.D. (Juris Docteur) à l'université d'Ottawa et adjointe de recherche du prof. Ravi Malhotra, Luke Reid, conseiller juridique (ARCH), le prof. Ravi Malhotra, membre du Comité des droits de la personne, le prof. Anne Levesque, présidente du Comité des droits de la personne et Erin Carr, candidate en deuxième année au diplôme J.D.
L’affaire Latimer
L’affaire Latimer est directement liée aux droits des personnes avec des déficiences. M. Latimer estime qu’un parent a le droit de tuer son enfant handicapé s’il juge que, à cause de sa piètre qualité, sa vie ne vaut pas la peine d’être maintenue. Le CCD a expliqué à la Cour et au public que cette position menaçait la vie des personnes handicapées et transgressait fortement nos valeurs constitutionnelles fondamentales. Lire la suite